Depuis l’île de la Cité, la cathédrale Notre-Dame de Paris contemple la capitale et son trafic incessant de véhicules et de passants. Théâtre du roman éponyme de Victor Hugo, celle que l’on surnomme la Vieille Dame n’a de cesse d’attirer l’attention du monde entier.
Le joyau d’une nation profondément catholique
C’est avec Clovis, roi des Francs, que Paris s’est imposée comme capitale chrétienne. Précédée par la cathédrale Saint-Étienne, la construction de Notre-Dame débute en 1163 avec l’évêque Maurice de Sully pour s’imposer, à la fin de son édification en 1345, comme le plus vaste monument religieux du monde occidental. Ce chef-d’œuvre de l’art gothique rayonnant a toutefois vu son projet initial retravaillé afin de permettre davantage de lumière dans la nef.
Toutefois, ce ne sont pas les dimensions impressionnantes de l’édifice qui en font un lieu de pèlerinage, mais son trésor. En effet les barons latins de Constantinople, dans l’embarras financier, décident de vendre la Sainte Couronne au roi Louis IX, futur Saint Louis. Ce dernier fait également l’acquisition d’un morceau de la Croix et d’un clou (ainsi que de la Sainte Eponge et de la Sainte Lance). A son retour, il les dispose à la Sainte Chapelle, mais la Révolution française menace l’intégrité des reliques. Après un passage bref à l’abbaye Saint-Denis et à la Bibliothèque Nationale, la couronne d’épine, le clou et le morceau de la Croix viennent enrichir le trésor de la cathédrale.
Un second souffle après une période troublée
En 1793, le culte catholique est prohibé par les révolutionnaires et la cathédrale est mise à sac. Bien que le culte soit rétabli en 1801 par le Concordat, Notre-Dame peine à se remettre des multiples dégradations dont elle a fait l’objet. Lors du sacre de l’Empereur Napoléon Ier, ni le portique de bois ni les murs blanchis à la chaux ne camouflent l’état de détérioration dans lequel se trouve la cathédrale. Pourtant, les émeutes des Trois glorieuses en 1830 n’épargnent pas ce qu’il reste de l’édifice religieux, si bien qu’on envisage de détruire Notre-Dame.
Le roman Notre-Dame de Paris. 1482 de Victor Hugo remet toutefois la cathédrale au goût du jour et la sauve d’une probable destruction. Le ministre de la Justice et des cultes autorise la réfection de l’édifice religieux et Eugène Viollet-le-Duc prend la charge de mener les travaux à bien. Il imagine alors une flèche ornementale, suscitant la critique populaire, qui voit le jour en 1859.
Une restauration destructrice
Le 11 avril 2019, les seize statues ornant la base de la flèche sont retirées pour une restauration ambitieuse. Quatre jours plus tard, au début de la semaine sainte, un incendie se déclenche au niveau des échafaudages. La flèche s’effondre, et avec elle 500 tonnes de bois et 250 tonnes de plomb. Il aura suffi de quinze heures d’incendie pour que 160 ans d’histoire partent en fumée, malgré plusieurs avertissements sur des normes de sécurité non respectées.
Ainsi, des travaux de rénovation ont été entrepris afin de restaurer l’édifice dévasté par les flammes. Depuis quelques jours, à un an de la date de réouverture de la cathédrale, la nouvelle flèche visible sous l’échafaudage redonne sa silhouette d’antan à la Vieille Dame. Malgré les controverses liées à sa teneur en plomb, elle sera reconstruite à l’identique.
Rendez-vous le 8 décembre 2024 pour l’inauguration !